Paul avait dit en 1.1 avoir été « mis à part pour l’évangile de Dieu ». Il continua ensuite ses propos en disant que l’évangile de Dieu concernait le Fils de Dieu, Jésus-Christ notre Seigneur (1.3). Ceci indique que l’évangile de Dieu est un évangile de filialité, lequel a pour but de transformer les pécheurs en fils de Dieu pour qu’ils édifient le Corps de Christ.
Alors que nous examinons la question de la filialité, certains mots importants requièrent notre attention : désignation, résurrection, sanctification, transformation, conformation, glorification et manifestation. Nous sommes désignés fils de Dieu grâce au processus de résurrection, lequel implique un certain nombre d’étapes. Elles comprennent la sanctification, la transformation, la conformation et la glorification. Cette dernière sera également la manifestation. Aujourd’hui, les hommes ne se rendent peut-être pas compte que nous sommes chrétiens, mais le jour de notre glorification, personne n’aura besoin de nous demander si nous sommes chrétiens ou pas, car nous serons manifestés comme étant les fils de Dieu. Cette manifestation sera le parachèvement du processus de désignation par la résurrection.
La sanctification, la transformation, la conformité et la glorification ne sont pas quatre étapes totalement distinctes. Au contraire, alors que la sanctification est en cours, nous sommes aussi en cours de transformation. En outre, étant dans le processus de transformation, celui de mise en conformité s’enclenche. Au final, en prolongement et pour le parachèvement automatiques de ces processus, nous atteindrons l’étape de la glorification, la manifestation. Lorsque la sanctification, la transformation, et la mise en conformité atteindront leur apogée, ce sera le moment de notre glorification, qui sera notre manifestation en tant que fils de Dieu. Nous sommes actuellement dans le processus de désignation par le biais de la résurrection, un processus qui nous amènera jusqu’à la manifestation. La clé de ce processus est la résurrection. Voilà pourquoi nous parlons de la désignation par le biais de la résurrection.
Dans ce message, nous avons besoin d’examiner le sujet de la résurrection en détail. Nous n’allons pas l’aborder de manière objective et doctrinale, mais de manière subjective, du point de vue de l’expérience de la vie. Romains 6.5 parle de l’expérience de la résurrection. Ce verset dit que nous partageons la ressemblance de la résurrection de Christ. Certains exégètes de la parole ont dit que la résurrection mentionnée ici était la première résurrection évoquée dans Apocalypse 20.4 et 5, mais je ne crois pas que Paul disait cela. Il ne disait pas d’attendre jusqu’au millénium pour participer à la résurrection de Christ. En 6.5, Paul dit que nous avons grandi avec Christ à la ressemblance de Sa mort et que nous serons aussi à la ressemblance de Sa résurrection. Ceci ne parle pas d’une résurrection future et objective mais de notre expérience présente de la vie de résurrection de Christ. Nous ne devrions pas considérer que la résurrection est simplement un événement futur, comme Marthe le fit dans Jean 1. Le Seigneur Jésus lui répondit alors qu’Il était la résurrection et la vie (v. 25). Ces mots indiquent qu’il n’est nul besoin d’attendre jusqu’à un jour futur pour Le posséder comme notre résurrection. La résurrection n’est pas liée au temps ou à un lieu, mais à Christ. Si nous L’avons Lui, nous avons la résurrection. Mais si nous ne L’avons pas, nous n’avons pas la vie de résurrection, ni à présent, ni dans le futur. Alléluia, la résurrection est Jésus, le Fils de Dieu ! Tant que nous avons Jésus-Christ, nous avons la résurrection, où que nous soyons.
Que la différence est grande entre l’enseignement doctrinal sur la résurrection et la révélation subjective que Christ est la résurrection ! Ce dont nous avons besoin aujourd’hui n’est pas d’un enseignement objectif sur la résurrection, mais d’une expérience subjective, vivante et actuelle de Christ comme la résurrection.
Dire que Christ est la résurrection signifie que Christ est la puissance de la vie. La résurrection est la force vitale. Avec la vie, il y a l’essence de la vie, la forme de la vie et la puissance de la vie. Nous obtenons d’abord l’essence de vie et ensuite la puissance vitale. Vient ensuite la forme de la vie, sa silhouette. La résurrection est Christ comme notre puissance vitale. C’est un aspect très significatif.
En 1936, j’ai visité l’une des grandes universités de Chine. L’un des étudiants me fit part de sa difficulté à croire en la résurrection. Il m’avoua ne pas pouvoir croire en raison de sa connaissance des sciences modernes. Pour lui, la résurrection contredisait la vérité scientifique. En dehors de la salle où nous nous étions réunis se trouvait un champ de blé. Attirant son attention sur le blé qui poussait dans le champ, je lui fis remarquer que le blé était produit par des graines, des semences qui avaient été mises en terre. Je lui expliquais que dans un certain sens, ces graines étaient mortes mais avaient ensuite engendré du blé en résurrection. Grâce à cette illustration de la mort et de la résurrection, ce jeune homme a été sauvé. Il est à présent l’un des principaux co-ouvriers à Taïwan. Cette illustration montre que la résurrection est une question de puissance de vie.
Cette puissance vitale remplit un certain nombre de fonctions. La première d’entre elles est de conquérir. La résurrection est capable de venir à bout de chaque chose négative, y compris de la mort. Mis à part Dieu Lui-même, la chose la plus puissante dans l’univers est la mort. Chaque fois que la mort rend visite à quelqu’un, personne ne peut lui résister et doit céder à sa puissance. Bien que la mort soit extrêmement puissante, la résurrection l’est encore plus. La mort ne peut retenir la résurrection (Ac 2.24). Au contraire, la résurrection se lance à la conquête de la mort et parvient à la vaincre.
Dans 1 Corinthiens 15.26, Paul dit : « La mort, le dernier ennemi, est en train d’être abolie », ce qui indique que la mort est l’ennemi le plus fort. Un ennemi aussi fort ne peut être vaincu que par la résurrection. Par conséquent, la première fonction de la résurrection, de la puissance vitale, est celle de venir à bout des choses négatives, particulièrement de la mort. Plus la résurrection est appliquée à une situation de mort, plus elle a l’occasion de fonctionner pour conquérir la mort.
La deuxième fonction de la puissance vitale est d’engloutir la mort. La résurrection conquiert non seulement la mort et la renverse, mais elle la dévore également. Dans Nombres 14.9, Caleb disait que les ennemis des enfants d’Israël seraient leur nourriture. La mort, le dernier et le plus grand des ennemis, nourrit la résurrection. Parfois un ennemi est conquis mais il est encore présent. Grâce à la fonction de la puissance vitale, la mort n’est pas seulement conquise mais engloutie au point de disparaître. Lorsque la puissance de la vie avale la mort, cette dernière disparaît.
Les fonctions de conquérir et d’engloutir sont négatives. Or, la résurrection a aussi de nombreuses fonctions positives, dont la première est de produire la croissance et la transformation. Plus une chose grandit, plus elle change, se transforme. Une fois encore la floraison de l’œillet illustre cela. L’œillet commence par être une petite graine. Mais après que cette graine a été mise en terre, elle commence à pousser, devenant d’abord une pousse tendre et se transformant ensuite en une plante qui a fleuri. Lorsque l’œillet est encore une jeune pousse, il est difficile de le distinguer des autres plantes, mais plus il pousse et plus il change, se transforme. Il se transforme par la croissance.
En principe, le même genre de changement se produit chez les enfants. À mesure qu’un enfant grandit, son corps prend une certaine forme. La puissance vitale ne fait pas que transformer, elle donne aussi une forme. Plus nous grandissons et plus nous sommes formés, façonnés. Par conséquent, la résurrection donne la croissance, transforme et façonne.
La résurrection libère aussi des choses positives. Porter du fruit est un exemple de ce qui peut être libéré par l’opération de la résurrection. En portant du fruit, l’essence de la vie se libère depuis l’intérieur d’un arbre particulier. Ceci indique que c’est en portant du fruit que les richesses de la vie inhérentes à cet arbre sont libérées. Grâce à la fonction libératrice de la puissance de la vie, tout ce qui est dans la graine (la racine, la tige, les branches, les feuilles, la fleur et le fruit) est libéré. Alors que la graine ressuscite, tout ce qu’elle a de positif en elle se libère.
Nous parlons souvent des richesses de Christ. Christ avec toutes Ses richesses a été semé en nous comme une semence. Nous le voyons dans la parabole du semeur en Matthieu 13. Selon cette parabole, Christ s’est semé en nous comme la semence de vie. Cette semence contient toutes sortes de choses positives : l’amour, la sainteté, la justice, l’humilité, la patience et l’endurance. Cette semence contient à la fois les attributs divins et les vertus humaines. La seule chose qui suffit est qu’elles soient libérées. La résurrection dégage l’essence de toutes les richesses de Christ contenues dans la semence.
Avec la résurrection, il y a aussi la puissance qui relève. La résurrection, tout comme le roseau aromatique utilisé pour faire l’huile d’onction en Exode 30, s’élève au-dessus de toutes les situations « troubles ». Ce roseau est une image de la puissance à relever qui est en Christ.