L’Évangile de Romains est merveilleux. Lors des onze premiers chapitres, Paul traite de manière exhaustive des sujets de la justification, de la sanctification, de la glorification et de l’élection. Si nous lisons ces quatre parties principales, nous verrons que Dieu a accompli presque tout ce qu’Il avait l’intention de faire. Des chapitre un à onze, nous voyons la création de Dieu, la chute de l’homme, la rédemption de Christ, la justification de Dieu et la réconciliation de Dieu. De plus, Paul nous a révélé l’identification à Dieu, le processus vital de sanctification ainsi que la glorification. Paul nous a également menés à la source de toutes les activités de Dieu : Son cœur d’amour. Paul nous a aussi conduits dans le jardin secret de l’élection de Dieu où nous avons vu Son économie. Quelle vue panoramique nous avons contemplé ! Pensez seulement à tous les points que nous avons traités : la création de Dieu, la chute de l’homme, la rédemption, la justification, la réconciliation, l’identification, la sanctification, la glorification, l’amour et l’élection de Dieu. Bien que tous ces points soient merveilleux, aucun d’eux n’est le parachèvement ultime de l’œuvre de Dieu.
Le parachèvement ultime de l’œuvre de Dieu est la vie d’église. Satan, dans sa subtilité, est parvenu à faire détester le mot église à de nombreux chrétiens précieux et en recherche. Beaucoup de chrétiens exaltent la sanctification et la vie, mais semblent laisser l’église de côté, ne s’y intéressant pas, voire s’y opposant. La plupart d’entre eux s’en tiennent au concept erroné selon lequel l’église n’est pas pour maintenant mais pour le futur. C’est pourquoi, chaque fois que nous parlons de l’église, nous avons des problèmes. Telle est la subtilité de l’ennemi. Il y a presque deux mille ans de cela, le Seigneur Jésus avait annoncé qu’Il reviendrait bientôt, et pourtant, Il n’est pas encore arrivé car l’église n’est pas prête. Où se trouve l’église correctement construite dont le Seigneur parla dans Matthieu 16.18 ? Si l’église n’est pas correctement préparée, le Seigneur Jésus n’a pas le moyen de revenir. Son retour requiert deux choses : la restauration de la nation d’Israël et le recouvrement de la vie d’église. Si vous comprenez la prophétie, vous vous rendrez compte que ces deux choses-là sont les plus grands signes du retour du Seigneur. La restauration d’Israël et le recouvrement de l’église sont nécessaires pour que le Seigneur revienne. Sans cette préparation, il Lui est impossible de revenir. Dans le recouvrement du Seigneur, nous préparons le chemin pour Son retour. Chaque jour, nous lisons dans les journaux les informations sur des événements au Moyen-Orient. Tout ce qui s’y produit est la préparation à la restauration de la nation d’Israël. Bien que je sois certain que le Seigneur œuvre au Moyen-Orient, je suis assez inquiet de Son œuvre parmi nous. Son œuvre relative à Israël doit aller de pair avec celle relative à l’église. Par conséquent, nous devrions concentrer toute notre attention sur la vie d’église.
Après onze chapitres de discours, Paul aborde le point ultime, la vie d’église, dans Romains 12. Nous avons déjà vu que Paul avait consacré cinq chapitres à la vie d’église. J’ai précédemment souligné que le passage traitant de la vie d’église commençait d’une manière spécifique, par Paul disant : « Je vous exhorte donc, frères » (12.1). Paul nous exhortait à présenter nos corps physiques de manière pratique pour la vie d’église. Après nous avoir exhortés à présenter nos corps pour la vie d’église, Paul poursuivit et parla de la deuxième partie de notre être, notre âme, indiquant notre besoin d’être transformés par le renouvellement de notre intelligence (12.2). Notre âme a besoin d’un changement radical, essentiel et métabolique tant dans sa nature que sa forme. Tout notre être a besoin d’être changé pour le bien de la vie d’église, car rien de naturel, ordinaire, mondain ou moderne ne convient à la vie du Corps. Nous avons besoin d’une transformation métabolique grâce à l’œuvre intérieure de l’élément de la vie divine. Il nous faut une révolution radicale dans notre pensée, notre émotion et notre volonté. Une fois que nous aurons subi ce genre de transformation métabolique dans notre être tout entier, nous serons aptes à la vie d’église. De plus, une fois que notre corps a été présenté et notre âme transformée par le renouvellement de notre intelligence, notre esprit a besoin d’être brûlant. Notre esprit doit être enflammé. Si nous avons toutes ces qualités, nous verrons la manifestation des dons de grâce dans la vie comme corollaire de la croissance de la vie. Les différents dons et fonctions commenceront à émerger. Nous ne devons pas être des grenouilles de bénitiers dans les soi-disant églises, qui se rendent dans un bâtiment d’église pour s’y asseoir, comme des membres morts sans aucune fonction. Ces personnes-là ne pourront jamais participer à la vie d’église. Les gens dans la vie d’église doivent avoir leur corps présenté, leur âme transformée par le renouvellement de l’intelligence, et leur esprit brûlant. Alors les dons nécessaires seront exercés et nous aurons la vie d’église.
Pour mener la vie d’église adéquate, nous avons besoin de la vie chrétienne adéquate. C’est pourquoi de 12.9 à 13.14, Paul parle de la vie chrétienne normale. Nous voyons que dans cette partie de Romains, Paul aborde de nombreux sujets : notre attitude et notre comportement envers Dieu, les membres qui nous correspondent, nous-mêmes et nos persécuteurs ; notre attitude envers le gouvernement et les autorités établies ; l’exercice du principe d’amour et le combat contre la chair. Afin de pratiquer la vie d’église, nous devons mener une vie chrétienne quotidienne normale, une vie qui correspond à la vie d’église. Nous avons besoin que notre corps soit présenté, notre âme transformée, notre intelligence renouvelée, notre esprit brûlant et nos dons manifestés. C’est pourquoi, à la fin de Romains 13, la vie d’église a été dépeinte et la vie chrétienne clairement définie.
Malgré tout ceci, il reste encore un grand besoin. Nous devons traiter la question de l’accueil des saints. S’agissant d’accueillir les saints, nous devons faire preuve d’un discernement qui découle de la pratique de la vie d’église et de la vie chrétienne normale. Si nous ne comprenons pas ce que signifie recevoir les saints, nous ferons du tort à la vie d’église et la taillerons en pièces. Nous ressemblerons à une personne qui, dans les moindres détails, prend soin de son corps physique mais en néglige un aspect particulier qui peut entraîner sa mort. Si nous ne désinvoltes au sujet de l’accueil des saints, l’église sera mutilée. Durant mes plus de quarante ans dans la vie d’église, j’ai rencontré un grand nombre de chers saints qui proclamaient avoir vu le Corps, mais qui peu après ont semé la division à cause de questions de doctrine, ont endommagé l’église et se sont coupés de la communion de l’église. Lorsqu’ils avaient contacté pour la première fois l’église, ils avaient déclaré : « Alléluia, je vois l’église », mais sont devenus dissidents quelques mois plus tard. C’est pourquoi je dis que nous devons être très prudents concernant l’accueil correct des saints.
Afin de recevoir nos pairs croyants dans le Seigneur, nous avons besoin de la transformation. Si nous restons naturels, nous serons incapables de nous entendre avec les autres. Je dirais même qu’à cause de notre prédisposition naturelle, nous ne parvenons même pas à être régulièrement d’accord avec nous-mêmes. Nous sommes tous en conflit avec nous-mêmes. C’est pourquoi il est très difficile pour tout chrétien qui demeure dans sa prédisposition naturelle de s’entendre avec les autres. Accueillir les saints requiert la transformation. Je crois que la parole de Paul dans Romains 12.2 concernant la transformation par le renouvellement de l’intelligence, non seulement conduit tout le passage sur la vie du Corps, mais aussi tous les autres chapitres sur la vie d’église. La transformation est le fil conducteur de tous les points figurant au chapitre treize aussi bien que de certains des aspects des chapitres quatorze et quinze. Si nous ne sommes pas transformés, ne serait-ce que jusqu’à un certain degré, nous serons incapables d’être un avec les autres croyants. Bien que nous puissions nous réunir avec eux, nous serons incapables de communier avec eux ou de nous ouvrir à eux. Si nous arrivions à nous ouvrir à eux, nous finirions par nous battre, parce que nous ne sommes pas transformés et sommes tellement naturels dans nos pensées, notre attitude, ainsi que dans tout ce que nous sommes et faisons. Par conséquent, afin d’accueillir nos pairs croyants, nous avons besoin d’être transformés. L’intégralité des chapitres 14 et 15 de Romains est consacrée à cette question. Comme nous le verrons, Paul traite de l’accueil des croyants au regard de cinq grands points.