Si nous lisons attentivement le livre de Romains, nous observerons que le passage qui traite de la justification prend fin au verset 11 du chapitre 5. Cela signifie que dans la première partie de Romains, nous avons principalement deux sections sur la condamnation et la justification. Le passage sur la condamnation commence au verset 18 du chapitre 1 et se termine au verset 20 du chapitre 3. La partie sur la justification débute au verset 21 du chapitre 3 et s’achève au verset 11 du chapitre 5.
Dans le passage sur la justification, Paul se soucie de notre position extérieure devant Dieu. À l’origine, nous étions remplis du péché et avions besoin de la rédemption de Christ en tant que la base que Dieu utilise pour nous justifier. La justification de Dieu a changé notre position. Auparavant, notre position nous plaçait sous la condamnation de Dieu ; désormais, notre position est sous la justification de Dieu. À l’issue de la justification, nous avons l’amour, la grâce, la paix, l’espérance, la vie, la gloire, Dieu, Christ et le Saint-Esprit. Bien que nous puissions nous réjouir de ces six choses extraordinaires et de ces trois merveilleuses Personnes, ils sont surtout extérieurs et objectifs. Néanmoins, dans la partie traitant de la justification, Paul donne un certain nombre d’indications insinuant qu’il allait ensuite traiter le cas de notre prédisposition intérieure.
On trouve le premier indice dans Romains 4.24-25, où Paul parle de Christ ressuscité. Le Christ crucifié ne pouvait pas entrer dans notre être, mais le Christ ressuscité est capable de venir en nous. Non seulement notre Christ est ce Christ qui a été crucifié pour notre rédemption ; Il est aussi le Christ ressuscité pour pouvoir nous transmettre la vie. Par conséquent, Romains 4.24-25 laisse entendre que Christ viendra dans ceux qui sont justifiés et mènera en eux une vie de justification.
Nous pouvons voir un autre indice dans Romains 5.10, qui dit que nous serons sauvés dans Sa vie. Les mots « serons » impliquent des expériences à venir. Avant Romains 5.10, on nous disait que nous avions déjà été sauvés, parce que nous avions été rachetés, justifiés, et réconciliés. Pourquoi ce verset dit-il tout d’un coup que nous serons sauvés ? Bien que nous ayons été sauvés par la mort de Christ en vue de la rédemption, la justification et la réconciliation, nous n’avons pas encore été sauvés en vue de la sanctification, la transformation et la conformation. La rédemption, la justification et la réconciliation requièrent toutes la mort de Christ grâce à laquelle Son sang a été versé, alors que la sanctification, la transformation et la conformation nécessitent que Sa vie soit forgée en nous. La mort de Christ sur la croix nous a sauvés de manière objective, et Sa vie nous sauvera d’une façon subjective. Le Christ crucifié nous a sauvés objectivement sur la croix, et le Christ ressuscité qui est en nous, nous sauve subjectivement. Sa vie doit entrer en nous. En fin de compte, au chapitre 8 de Romains, la conclusion de la partie qui traite de notre prédisposition –, nous voyons que Christ est en nous (8.10). Avant le chapitre 5, Christ était crucifié à la croix, mais n’était pas encore en nous. Au chapitre huit, Christ n’est plus sur la croix : Il est en nous. Ce Christ qui demeure en nous est la vie qui nous sauve subjectivement après que nous ayons été sauvés objectivement. Nous avons besoin d’être sauvés toujours plus. Nous avons été sauvés de l’enfer et de la condamnation de Dieu : ceci est le salut par la position. À présent, nous avons besoin d’être sauvés de notre prédisposition, c’est-à-dire, de notre vieil homme, de notre « moi », de notre vie naturelle, etc. : ceci est le salut dans notre prédisposition.
Une autre trace indiquant que le livre de Romains passe de l’aspect de la position à celui de la prédisposition après Romains 5.11 est la fréquence des mots « péché » (au singulier) et « péchés » (au pluriel). Avant Romains 5.12, le mot « péché » est toujours au pluriel. Mais dans Romains 5.12, il apparaît soudain au singulier. Pourquoi ce changement ? Les péchés sont extérieurs et touchent à notre position, tandis que le péché est intérieur et concerne notre prédisposition. Les péchés visibles, nos actes pécheurs, ont été totalement traités par la mort de Christ, mais le péché lié à notre prédisposition, notre nature pécheresse, n’a pas encore été traités. À partir du verset 5 du chapitre 12 de Romains, Paul commence à se concentrer sur le péché issu de notre disposition au-dedans de nous.
De plus, bien que nous soyons en Dieu et en Christ selon Romains 5.11, nous n’avons pas encore eu beaucoup d’expériences de Dieu et du Christ vivant en nous à cette étape. Bien que nous soyons en Dieu, nous glorifiant et nous réjouissant en Dieu, et que nous nous tenions dans la sphère de grâce, nous n’avons pas fait une expérience complète de Dieu et du Christ qui demeure en nous. Être en Christ est une question de position ; avoir Christ en nous, plus particulièrement vivant et demeurant en nous, est une question de disposition et d’expérience. Nous devons être en Christ pour que Christ en nous puisse vivre au-dedans de nous. Nous trouvons les deux aspects de ceci dans Jean 15.4, qui dit : « Demeurez en moi, et moi en vous. » « Demeurez en moi » signifie être en Christ. « Je demeure en vous » signifie que Christ vit en nous. En premier, nous sommes en Christ, et après, Christ vit en nous. Le sujet de la disposition du Christ vivant en nous est traité de Romains 5.12 à 8.30, la section sur la sanctification et la glorification. À la fois la sanctification et la glorification sont liées à notre disposition et à notre nature, et non pas à notre comportement visible. Paul développa le sujet de notre comportement extérieur dans les passages précédents. De 5.12 à 8.30, il parle de notre nature, de notre « moi ». Si nous ne sommes pas au clair vis-à-vis de ces distinctions, nous serons incapables de comprendre Romains 5.12 à 8.30 de manière adéquate.
Comme nous nous approchons du sujet de la sanctification, nous devons prendre conscience que le don en Christ surpasse l’héritage en Adam. Puisque nous sommes tous nés d’Adam et en Adam, nous avons hérité de tout ce qu’il est et de tout ce qu’il a. Quelles sont donc les choses dont nous avons hérité en Adam ? Deux choses épouvantables : le péché et la mort. Indépendamment du fait que nous soyons bons ou mauvais, tant que nous sommes nés de la race d’Adam, nous avons le péché et la mort comme héritage. Loué soit Dieu pour le don en Christ ! Le don en Christ surpasse l’héritage en Adam. Il n’y a aucune comparaison entre eux.
Dans Romains 5.12-21, nous avons deux hommes, deux actes et deux résultats. Ce passage est difficile à mémoriser parce que tout ce qu’il contient surpasse notre entendement. Par nature, nous ne possédons pas le concept qui est révélé dans ce passage des Écritures. Si nous l’avions, nous serions facilement impressionnés par la pensée de Paul. Avez-vous jamais pensé que dans tout l’univers il y avait seulement deux hommes ? Or, aux yeux de Dieu, il y a juste deux hommes : Adam et Christ. Nous-mêmes ne sommes personne. Nous sommes tous inclus soit au premier homme, soit au deuxième. Toutes choses dépendent de là où nous sommes. Si vous êtes en Adam, vous faites partie d’Adam. Si vous êtes en Christ, vous faites partie de Christ. Il y a cinquante ans, j’étais en Adam, mais aujourd’hui et à jamais, je suis en Christ.
Adam était le premier homme (1 Co 15.47). Non seulement, il était le premier homme, mais également le premier Adam (1 Co 15.45). Adam fut créé par Dieu (Gn 1.27), et n’avait rien de la nature et de la vie divine de Dieu. Il était simplement la création de Dieu, une œuvre de Ses mains.
Christ est le deuxième homme (1 Co 15.47) et le dernier Adam (1 Co 15.45). Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que Christ est le dernier homme. Après Lui, il n’y a pas de troisième homme, car le deuxième homme est le dernier, ce qui exclut la possibilité d’un troisième homme. Ne considérez pas que vous êtes le troisième. Christ est le deuxième homme et le dernier Adam. Derrière Lui, il n’y a pas de troisième Adam.
Ce deuxième homme n’a pas été créé par Dieu. Il est un homme mélangé à Dieu. Il est Dieu qui s’incarna pour être un homme (Jn 1.14). Le premier homme n’avait rien de la nature et de la vie divine de Dieu, puisqu’il était simplement la création de Dieu. Le deuxième homme est Dieu mélangé à Sa créature, rempli de la nature et de la vie divine de Dieu. Il est un homme mélangé à Dieu, un homme-Dieu. La plénitude de la divinité est corporisée en Lui (Col 2.9 ; Jn 1.16).