ÉTUDE DE VIE DE ROMAINS

MESSAGE SEPT

L’EXPÉRIENCE SUBJECTIVE
DE LA JUSTIFICATION

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L’EXPÉRIENCE DE DIEU DANS LA JUSTIFICATION

Le chapitre 4 de Romains est très profond, et il faut éviter de le comprendre superficiellement. Si nous entrons dans les profondeurs de ce chapitre, nous verrons qu’il révèle combien la justification adéquate et vivante est le travail de Dieu le plus profond en ce qui concerne Son appel que les hommes déchus sortent de tout ce qui n’est pas Dieu et reviennent à Lui. Dieu créa l’homme pour Lui-­même et envers Lui-même. Cependant, l’homme tomba. La chute de l’homme signifie être tenu éloigné de Dieu par quelque chose qui n’est pas Dieu. L’homme qui avait été créé pour Dieu s’est éloigné de Dieu pour aller vers d’autres choses. Peu importe que ces choses soient bonnes ou mauvaises. Ce qui n’est pas Dieu et ce qui éloigne de Dieu constitue une chute. Dans la justification de Dieu, Dieu appelle l’homme déchu à sortir de toute chose pour revenir à Lui. Ceci explique pourquoi, lorsque Dieu a appelé Abraham, Il ne l’a pas informé d’où il devait aller, parce qu’Il avait l’intention qu’Abraham revienne vers Lui. À chaque instant et à chaque pas, le cœur d’Abraham devait s’accrocher à Dieu. Il devait s’en remettre à Dieu pour chaque mouvement, sans quitter Sa présence un seul instant. En d’autres termes, il fallait qu’Abraham soit un avec Dieu.

Après que Dieu ait appelé Abraham à sortir d’Our des Chaldéens, Dieu a enseigné Abraham à croire en Lui. Comme nous l’avons vu, croire Dieu signifie croire en Dieu et devenir un avec Dieu. En croyant de cette manière, l’homme admet qu’il n’est rien, qu’il n’a rien et qu’il ne peut rien faire. Il est d’accord qu’il doit être réduit à néant. Par conséquent, croire en Dieu signifie mettre fin à soi et laisser Dieu être notre personne même, laisser Dieu être tout ce que nous devrions être. Depuis le moment où nous croyons en Lui pour la première fois, nous ne devrions plus rien être du tout. Nous devrions être réduits totalement à néant et permettre à Dieu d’être tout en nous. Ceci est la signification correcte de la circoncision. C’est même une erreur de demander à Dieu de circoncire notre cœur, car la circoncision profonde et véritable consiste à mettre fin à soi et à permettre à Dieu d’être tout.

Lorsqu’une personne a été appelée par Dieu de cette manière, le Dieu vivant se transfuse en elle. Le verbe transfuser est important en ce qu’il décrit ce qui transparaît au moment de l’appel de Dieu. Le Dieu vivant se transfuse spontanément dans la personne appelée, qui en retour est attirée par Dieu et vers Dieu. Inconsciemment, un certain élément, une certaine essence du Dieu vivant est transfusée en elle, de sorte qu’elle réagit à Dieu en croyant en Lui. Cette réaction est la foi.

Lorsque vous avez entendu l’évangile de gloire concernant le Seigneur Jésus, vous vous êtes repentis. Cela signifie que Dieu vous a appelés à sortir de tout ce qui n’est pas Lui. À ce moment-là, sans même que vous ne le sachiez, le Christ vivant dans Son évangile de gloire s’est transfusé en vous (2 Co 4.4). Un certain élément de Christ a pénétré votre être, et vous avez été attiré vers Lui. Vous Lui avez réagi et votre réaction spontanée a été de croire, ­c’était votre foi. Christ transfusé en vous est devenu votre foi. Par conséquent, la foi ne tire pas son origine de vous, elle vient de Dieu. La foi n’est pas séparée de Christ, car elle est en fait Christ Lui-même qui se transfuse en nous et produit une réaction intérieure en nous.

Notre acte de foi est un écho. Comment pourrait-il y avoir un écho sans son ? C’est impossible. Christ est le son. Lorsque ce son atteint notre cœur et notre esprit, il provoque une réaction, un écho. Cette réaction est notre reconnaissance du Seigneur Jésus et notre foi en Lui. Cette foi est en fait Christ Lui-même en nous qui répond à l’évangile. Par conséquent, cette foi nous est comptée par Dieu comme justice. Lorsque Christ s’est transfusé en vous, une réaction se produisit en vous : la foi. Après que vous avez cru au Seigneur, Dieu a réagi à vous, comptant votre foi, qui est Jésus, comme justice. Nous ne trouvons pas cette expérience dans la Bible si nous la lisons de manière superficielle, mais si nous sondons les profondeurs des Écritures, nous l’y trouverons. C’est comme si Dieu nous disait : « Pauvre pécheur, vous n’avez pas la justice. Comme Moi, Dieu vivant, suis en train de parler avec vous, Mon essence est en train d’être transfusée en vous. Cela vous obligera à réagir à Moi dans la foi, et Je vous compterai cette foi comme justice. » Lorsque Dieu agit ainsi à notre égard, nous avons une réaction de reconnaissance et d’amour envers Lui. Cette réaction est notre foi, une foi qui ne tire pas son origine de nous-mêmes mais est l’essence du Christ vivant en nous. Cette foi revient vers Dieu, provoquant une réaction en Dieu envers nous : la justice de Dieu est reconnue comme étant la nôtre et nous avons quelque chose que nous n’avions jamais eu auparavant. Ceci est notre expérience de Dieu dans la justification.

Par conséquent, nous avons la justice de Dieu, qui est Christ. Isaac était un type de Christ. Abraham, notre père croyant, a reçu la justice de Dieu et Isaac. De la même manière, nous avons reçu à la fois la justice de Dieu et Christ, Isaac aujourd’hui. Ceci est une expérience de Dieu qui appelle en existence les choses qui ne sont pas. Lorsque nous sommes venus à Dieu le jour où nous avons été sauvés, nous n’avions rien. Néanmoins, Dieu nous est apparu et a appelé en existence ce qui n’était pas. Auparavant, nous n’avions pas la justice de Dieu, et après quelques minutes, nous l’avons eue. Avant cet instant, nous n’avions pas Christ, mais après quelques minutes, nous L’avions.

Une fois que nous avons une expérience de la justice de Dieu et de Christ, nous la conserverons comme un trésor inestimable. Nous proclamerons : « J’ai la justice de Dieu. J’ai Christ. » Puis un jour, Dieu interviendra et dira : « Présente tout cela sur l’autel. » Le ferez-vous ? Pas un chrétien sur cent ne souhaite le faire. Chacun dit plutôt : « Ô Seigneur, ne me demande pas de faire cela. Je ferai n’importe quoi d’autre, mais pas ça. » Néanmoins, nous devons nous rappeler les réactions échangées entre l’homme et Dieu. Nous avons la justice de Dieu et Christ, deux choses obtenues parce que Dieu a réagi à notre foi. À présent, nous devons rendre cette réaction à Dieu en la Lui offrant. Après que nous aurons réagi de la sorte, Dieu réagira encore. La première réaction de Dieu était d’appeler en existence les choses qui ne sont pas. Sa seconde réaction est de donner la vie aux morts. Quelle profondeur !

Selon le chapitre 4 de Romains, la conséquence ultime de cette série de réactions est le Christ ressuscité. Ce Christ ressuscité est à présent dans les cieux comme la preuve indubitable que Dieu a été satisfait et que nous avons été justifiés. Le Christ ressuscité est dans le troisième ciel à la droite de Dieu en tant que preuve concluante que toutes les exigences de Dieu ont été satisfaites et que nous avons été totalement et correctement justifiés. Cependant, ce Christ ressuscité est non seulement dans les cieux, mais également en nous pour nous transmettre la vie de sorte que nous puissions mener une vie de justification. De ce fait, la justification n’est pas seulement liée à une position, elle devient une question de disposition. La mort de Christ nous a octroyé la justification fondée sur la position, et le Christ ressuscité dans les cieux est la preuve de cela. Maintenant, le Christ ressuscité vit également au-­dedans de nous, réagissant en nous, et menant une vie qui justifie la disposition. En fin de compte, nous sommes justifiés à la fois vis-à-vis de notre position et de notre disposition. Non seulement possédons-nous une justification objective, mais également une justification subjective. Nous avons désormais la possibilité de vivre une telle justification subjective de la disposition.

Cette justification est la circoncision réelle et vivante. Qu’est-ce que la circoncision ? La circoncision signifie mettre fin à soi et venir en Dieu : elle met fin à notre « moi » et fait germer Dieu en nous. Les Juifs ne se soucient pas de la réalité intérieure de la circoncision ; ils se soucient seulement du rituel physique, de la pratique qui consiste à retirer un morceau de chair. Ceci n’est pas la circoncision aux yeux de Dieu. Aux yeux de Dieu, la circoncision signifie retrancher votre « moi », mettre fin à votre « moi » et permettre à Dieu de germer en vous pour être votre vie, de sorte que vous puissiez avoir un nouveau départ. Cette circoncision est le sceau visible de la justification authentique et intérieure.